Stellantis veut repousser la fin du thermique en Europe jusqu’en 2045
L’appel de Stellantis à un report de la fin du thermique en Europe
Antonio Filosa, le nouveau directeur de Stellantis, a pris la parole pour la première fois à la télévision française dans un contexte difficile pour l’industrie automobile en Europe. Il demande un délai supplémentaire de dix ans, jusqu’en 2045, pour l’arrêt de la vente de voitures thermiques neuves.
Le groupe, qui emploie 39 000 salariés en France répartis sur douze sites industriels, traverse une période de tensions liées à la baisse des ventes. Malgré cela, le patron confirme des recrutements prévus en France pour 2026, montrant ainsi une volonté de stabilité. Mais son principal message concerne la réglementation européenne. Il estime que la date de fin du thermique fixée à 2035 est irréaliste et risquée.
Stellantis demande un délai supplémentaire
Antonio Filosa critique la réglementation européenne, qu’il considère comme difficile à respecter. Il affirme que cette règle pourrait avoir des conséquences négatives pour l’industrie, les consommateurs et le marché, notamment en menaçant des emplois. Il demande à la Commission européenne de revenir sur cette échéance et insiste sur la nécessité d’accorder plus de temps aux constructeurs.
Le dirigeant souligne que la Chine a bénéficié d’un délai de dix ans pour passer à l’électrique. Selon lui, l’Europe devrait suivre cet exemple et repousser la date de fin du thermique jusqu’en 2045. Ce délai permettrait aux fabricants de produire des véhicules plus abordables. En France, par exemple, le nombre de modèles neufs vendus en dessous de 15 000 euros a drastiquement diminué, ce qui menace l’accessibilité pour une large population.
Pour une transition plus flexible et équilibrée
Stellantis défend également l’idée de maintenir une certaine neutralité technologique. Plutôt que d’interdire entièrement le thermique, le groupe prône la diversification des énergies et l’innovation. Il souhaite accélérer le développement de véhicules électriques à prix accessible, afin d’offrir plus de choix aux consommateurs et de préserver le tissu industriel sans compromettre l’écologie.
Antonio Filosa rappelle aussi que la France occupe une place centrale dans la stratégie mondiale de Stellantis. Avec 12 usines, 39 000 employés – soit 15 % des effectifs mondiaux – et une part importante de la recherche et développement, la France reste un pilier du groupe. Les investissements industriels et en R&D y dépassent deux milliards d’euros par an, avec un plan de recrutement prévu de 1 400 CDI d’ici 2026.
Au-delà de l’aspect économique, c’est tout un tissu social et industriel qui est en jeu. Stellantis regroupe des marques emblématiques comme Peugeot, Fiat ou Citroën. La crise récente a conduit à la suspension de plusieurs productions, impactant près de 300 000 emplois directs et indirects liés à cette filière.
