Scandale Takata : l’avocat lance l’alerte sur un danger sous-estimé

Scandale Takata : l’avocat lance l’alerte sur un danger sous-estimé

Un avocat appelle à la prudence face au scandale Takata

Le scandale des airbags Takata continue de faire parler. Un avocat spécialisé en droit du dommage corporel tire la sonnette d’alarme et invite à la vigilance. Selon lui, la gravité de la situation est sous-estimée par l’État et certains acteurs de l’industrie automobile.

Un problème toujours d’actualité

Les airbags Takata, fabriqués par une entreprise japonaise en faillite depuis 2018, ont été installés dans des millions de véhicules. Le défaut concerne une capsule de gaz qui permet au coussin de sécurité de se déployer lors d’un choc. Sous l’effet de la chaleur, cette capsule peut exploser de façon inopinée, même sans accident. Lors de l’explosion, des éclats de métal peuvent être projetés à grande vitesse, provoquant des blessures graves ou des décès.

Ce problème a déjà causé plusieurs morts en France, notamment dans les territoires d’outre-mer, où le nombre de victimes est plus élevé. Plus de vingt-cinq personnes ont été blessées, certaines gravement, en raison de ces airbags défectueux. Malgré les alertes lancées il y a plus d’une décennie, la situation reste préoccupante. À la date du 1er octobre, environ 600 000 véhicules ont été réparés sur un total de 2,4 millions concernés, selon le ministère des Transports. Cela signifie que près de 1,8 million de voitures circulent encore avec un dispositif potentiellement dangereux.

Une gestion critiquée

Une grande partie de ces véhicules, soit 1,3 million, est classée en procédure « Stop Drive », qui impose leur remplacement immédiat. Le ministère se félicite de l’amélioration de la situation par rapport aux précédents trimestres. Cependant, l’avocat Charles-Henri Coppet doute de la véracité de ces chiffres. Il représente notamment 14 victimes blessées et 11 familles de victimes décédées. Selon lui, la réalité pourrait être différente.

La responsabilité des constructeurs

Pour l’avocat, l’État minimise la gravité de la problématique. Il souligne notamment un récent incident en Nouvelle-Calédonie, où un véhicule stationné sur cales a vu son airbag exploser sans raison apparente. Cet incident a entraîné un décès et une enquête pour homicide involontaire. Me Coppet met en garde : « Il peut y avoir des victimes partout. »

Il rappelle que la France représente environ 10 % des décès liés aux airbags Takata, avec deux cas recensés à ce jour, contre déjà quatre morts en 2025. Il espère que la liste des victimes ne s’allongera pas.

Mais la responsabilité ne repose pas uniquement sur le gouvernement. L’avocat critique également la stratégie des constructeurs automobiles. Beaucoup cherchent à rejeter la faute sur Takata, disparu depuis la faillite de l’entreprise japonaise. Pourtant, ils ont distribué ces véhicules et ont une responsabilité engagée, rappelle-t-il.

Des difficultés dans la gestion des données

Une autre problématique concerne la transmission des données aux constructeurs. Sur 100 recherches effectuées avec un numéro de châssis, seulement 63 sont correctement transmises. Parmi celles-ci, 5 % sont incomplètes et 10 % indiquent que le conducteur « n’habite plus à l’adresse indiquée ». De nombreux automobilistes ignorent donc qu’ils sont concernés par cette problématique.

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