Voitures connectées : la publicité envahit vos écrans au détriment de la sécurité

Voitures connectées : la publicité envahit vos écrans au détriment de la sécurité

Un paradoxe dans la voiture connectée

Les voitures modernes équipées d’écrans tactiles, notamment électriques et connectées, attirent de plus en plus d’annonceurs. Ces écrans, destinés à l’origine à l’infodivertissement et à la navigation, deviennent aussi le terrain de publicité.

Certains constructeurs expérimentent désormais l’affichage de pop-ups ou de recommandations contextuelles. Ces messages peuvent concerner un restaurant à proximité ou une borne de recharge partenaire. Bien que présentés comme des « suggestions utiles » adaptées au trajet ou à l’état de la batterie, ces publicités posent un vrai problème.

En effet, plusieurs utilisateurs rapportent que ces bannières peuvent masquer des fonctions essentielles du véhicule ou nécessiter une manipulation pour les fermer. Cela devient problématique, surtout lorsque le conducteur doit garder les mains sur le volant et les yeux sur la route.

Les risques pour la sécurité routière

Ce qui inquiète principalement, c’est la distraction qu’engendre cette publicité intrusive. En France, leur affichage dans les véhicules n’est pas encore autorisé. Mais aux États-Unis, ces publicités apparaissent déjà sur certains modèles modernes.

Les autorités américaines recommandent de limiter les interactions avec l’écran à des regards de deux secondes maximum. Pourtant, un pop-up publicitaire peut provoquer une réaction de surprise, détourner l’attention du conducteur, et nécessiter une interaction pour continuer la conduite.

Ce paradoxe est d’autant plus frappant que l’Europe pousse à la mise en place de systèmes de détection de distraction. Certains constructeurs, eux, envisagent d’ajouter encore plus de sources de distraction, ce qui alourdit la charge cognitive des conducteurs.

Une question de contrôle et de vie privée

Au-delà de la sécurité, il y a une question de principe. Lorsqu’on achète une voiture à plusieurs dizaines de milliers d’euros, on s’attend à ce que l’intérieur reste un espace personnel. L’écran central doit servir le conducteur, pas diffuser de la publicité.

De plus, pour afficher des publicités « pertinentes », le système doit connaître la position, l’itinéraire, les habitudes, voire l’autonomie restante du véhicule. Cela implique une collecte constante de données, alimentant un modèle économique basé sur la monétisation des trajets quotidiens.

Vers un compromis possible ?

Une solution pourrait être d’afficher des suggestions discrètes, uniquement lorsque le véhicule est à l’arrêt, et facilement désactivables. L’objectif serait de ne pas entraver l’accès aux fonctions principales du véhicule.

Pour l’instant, les premiers retours montrent que l’industrie automobile teste surtout les limites de ce que les conducteurs acceptent. La question reste ouverte : jusqu’où peut-on aller sans compromettre la sécurité ?

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