Controverse sur l’interdiction des moteurs thermiques en Europe

Une controverse relancée au sein de l’Union européenne
L’interdiction des moteurs thermiques prévue pour 2035, qui constitue une étape clé du Pacte vert européen, fait à nouveau débat. Alors que l’Allemagne souhaite assouplir ou même repousser cette échéance, la France et l’Espagne insistent sur le respect du calendrier initial.
Une déclaration allemande qui fait polémique
Tout a commencé début octobre avec une déclaration de Friedrich Merz, le chancelier allemand, qui s’est engagé à « tout faire » pour lever l’interdiction de vendre des voitures neuves à essence ou diesel en 2035. Cette sortie a surpris, car cette mesure était déjà actée depuis plusieurs années par l’Union européenne.
Les pressions des grands constructeurs automobiles allemands, comme Volkswagen, BMW ou Mercedes, expliquent en partie cette position. Ces groupes craignent un passage trop rapide à l’électrique, dans un marché encore fragile et dominé par des marques chinoises.
Les positions françaises et espagnoles
En réponse, la France et l’Espagne ont rédigé une lettre commune à la Commission européenne, révélée par le média Contexte. Elles y rappellent que l’objectif de zéro émission en 2035 doit être maintenu. Ces pays insistent sur le fait que cette échéance est essentielle pour le secteur automobile européen.
Ils indiquent également qu’ils restent ouverts à quelques « flexibilité » pour accompagner la transition industrielle. Toutefois, ces ajustements ne doivent pas nuire à l’emploi ou à la compétitivité de l’Europe.
Une possible révision en fin d’année
Initialement, la réglementation prévoyait une révision de cette mesure en 2026 pour évaluer ses impacts économiques et technologiques. Mais face à la pression politique, la Commission européenne a annoncé qu’elle rouvrirait le dossier dès la fin de cette année.
Les constructeurs espèrent profiter de cette révision pour obtenir des concessions, comme la prolongation de certains moteurs thermiques sous conditions, ou le maintien de motorisations hybrides et de carburants synthétiques. Ces derniers, soutenus notamment par l’Allemagne et le secteur pétrolier, pourraient permettre de préserver partiellement le moteur thermique, notamment dans les segments haut de gamme ou sportifs.
Un contexte européen en mutation
Ce débat s’inscrit dans un contexte où l’Union européenne cherche à concilier son ambition environnementale avec la nécessité de rester compétitive face à la mondialisation. Plusieurs textes adoptés sous la présidence d’Ursula von der Leyen sont aujourd’hui réévalués pour préserver l’industrie.
Pour la France et l’Espagne, la ligne est claire : l’objectif de 2035 doit être maintenu, même si des ajustements sont possibles pour atteindre cet objectif dans de bonnes conditions.