Renault Propose de Geler la Réglementation pour des Voitures Électriques Abordables

Renault Propose de Geler la Réglementation pour des Voitures Électriques Abordables

Une réglementation gelée pour favoriser l’émergence de petites voitures électriques abordables

Le directeur général de Renault, François Provost, a proposé mardi 4 novembre de geler la réglementation automobile en Europe pendant au moins dix ans. Selon lui, cette mesure permettrait de soutenir le développement de petites voitures électriques à prix abordables. L’objectif est de renforcer la compétitivité face à la concurrence chinoise et de relancer le marché européen.

Une nouvelle catégorie de véhicules jusqu’à 4,20 mètres

François Provost a expliqué qu’une nouvelle catégorie de voitures pourrait voir le jour, avec une longueur maximale de 4,20 mètres. Ces véhicules seraient plus longs que la Renault 5 (3,92 mètres) ou la Renault 4 (4,14 mètres). La taille de la batterie serait limitée à 50 ou 60 kWh, ce qui permettrait de réduire les coûts.

Actuellement, la définition de ces voitures électriques pourrait s’élargir, en s’inspirant notamment du prototype Hipster de Dacia, basé sur le modèle japonais des Kei cars, des petites voitures urbaines. Il s’agit d’une évolution par rapport aux modèles sans permis comme la Citroën Ami.

Le plus praticable serait de geler pendant 10 ou 15 ans la réglementation, parce que cela nous donnerait le temps de pouvoir vraiment optimiser les coûts, parce que l’objectif c’est de rendre les véhicules abordables.

Une nouvelle catégorie pour des « vraies voitures »

Pour éviter que de petits véhicules électriques urbains soient soumis à des normes trop strictes, la Commission européenne travaille sur une catégorie intermédiaire. Actuellement, les quadricycles légers (L7) et les voitures classiques (M1) sont séparés. La proposition est de créer une catégorie « M1-e » pour désigner ces petites voitures électriques, qui seraient considérées comme des « véhicules à part entière ».

Un changement d’attitude face aux objectifs européens de 2035

Lors de la même journée, plusieurs dirigeants du secteur ont demandé un assouplissement des objectifs européens de réduction des émissions de CO2, notamment l’interdiction des moteurs thermiques en 2035. Ils évoquent la lenteur du déploiement de l’électrique en Europe et réclament une simplification des règles pour mieux concurrencer la Chine.

Le directeur général de Renault a précisé que d’ici 2030, 107 nouvelles réglementations seront appliquées, dont certaines ne sont pas encore définies. Il a souligné que 25% du temps de travail de ses ingénieurs est consacré à la conformité réglementaire.

Pendant qu’à côté de nous, nos concurrents sprintent pour un 100 mètres, nous, nous enjambons successivement 110 mètres de haies.

Depuis 2019, les journées de la filière automobile réunissent acteurs et institutions pour favoriser la coopération et l’adaptation aux enjeux du secteur. Récemment, Luc Chatel, ancien secrétaire d’État à l’industrie, a appelé à un front uni pour obtenir des aménagements auprès de l’Union européenne, probablement dès décembre.

Le président de la PFA a salué la capacité du secteur à se rassembler face aux défis, malgré des intérêts parfois concurrents ou légitimes.

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