Un chauffeur français accusé de vol par un ministre britannique lors d’une course de 600 km
Un chauffeur de taxi français accusé de vol par un ministre britannique
Il y a quelques mois, un incident insolite a marqué les relations entre la France et le Royaume-Uni. Un chauffeur de taxi originaire d’Avignon a été mis en cause après avoir transporté un ministre britannique.
Une course de 600 km qui tourne mal
L’affaire a débuté le 11 avril dernier. Le chauffeur, âgé de 40 ans, a pris en charge David Lammy, alors ministre britannique des Affaires étrangères, et son épouse pour un trajet long de plus de 600 kilomètres. La course reliait Forlì, en Italie, à la station de ski de Flaine, en Haute-Savoie.
À l’arrivée, un différend a éclaté sur le montant de la course. Selon le procureur de Bonneville, Boris Duffau, il s’agirait d’une simple incompréhension tarifaire. La situation s’est envenimée, le ton est monté, et le chauffeur a fini par repartir avec les bagages du couple britannique dans le coffre de son véhicule.
Le lendemain, le chauffeur a déposé ces effets personnels dans un poste de police locale, affirmant vouloir régulariser la situation. Cependant, la presse britannique a rapidement évoqué un vol. Le Foreign Office a également pris la parole pour défendre le ministre, assurant que le paiement avait été effectué.
Une version contestée par le chauffeur
Le chauffeur, de son côté, se défend vigoureusement. Il accuse David Lammy de ne pas avoir payé la totalité du montant convenu. Il évoque également des comportements agressifs du ministre pendant la course. L’affaire, très médiatisée en France et en Angleterre, a pris des airs d’affaire d’État.
Le verdict du tribunal
Après plusieurs mois d’enquête, le tribunal correctionnel de Bonneville a rendu son verdict. Le chauffeur a été relaxé, faute de preuve. Le parquet a reconnu que les éléments matériels du vol n’avaient pas été établis avec certitude. En particulier, il n’a jamais dissimulé les bagages, qui ont été rapidement restitués.
Le procureur a estimé qu’il s’agissait davantage d’un malentendu commercial que d’un délit. Si David Lammy, qui occupe désormais le poste de vice-Premier ministre et de ministre de la Justice, n’a pas encore commenté la décision, cet épisode restera probablement comme une anecdote insolite dans sa carrière politique. Quant au chauffeur, il sort blanchi mais amer, après une procédure longue et médiatisée.
