Voitures sans permis : un danger mortel insoupçonné

Voitures sans permis : un danger mortel insoupçonné

Une voiture sans permis : un véhicule plus dangereux qu’on ne le pense

Malgré leur popularité croissante ces dernières années, les voitures sans permis restent plus risquées que les voitures classiques. C’est ce que démontre un crash-test réalisé par l’assureur MMA, qui compare ces deux types de véhicules lors d’un accident.

En 2024, 34 personnes ont trouvé la mort à bord d’une voiture sans permis en France. Bien que ce chiffre paraisse faible par rapport au total des morts sur les routes, qui s’élève à près de 3.200, il a augmenté de 48 % en un an. Plus inquiétant encore, le taux de mortalité est très élevé : en moyenne, une personne perd la vie tous les 13 accidents impliquant ces véhicules, contre moins de 2 % pour les voitures classiques.

Les causes de cette dangerosité accrue résident notamment dans des normes de sécurité allégées. Les voitures sans permis, aussi appelées quadricycles légers, sont conçues avec des équipements de sécurité moins stricts. Par ailleurs, leur conduite est souvent assurée par des jeunes à partir de 14 ans, avec seulement 8 heures de formation et sans examen du code de la route. Ces facteurs expliquent en partie les chiffres alarmants.

Un crash-test choc pour sensibiliser

Pour illustrer ces risques, MMA a organisé un crash-test à Paris, Porte de la Villette, le 4 décembre. Lors de cette simulation, une Citroën AMI, immobilisée, a été percutée latéralement par une Peugeot 308 SW lancée à plus de 50 km/h, une scène qui reproduit un accident réel survenu récemment.

Ce drame concerne un jeune de 16 ans, qui venait chercher son petit frère de 14 ans. Après un arrêt, leur véhicule a été violemment percuté en plein déplacement. Le bilan est tragique : le petit garçon est mort sur le coup, et l’aîné a été gravement blessé, devenant tétraplégique.

Le crash-test a montré une déformation importante du véhicule sans permis, soulignant la violence de l’impact. L’absence de ceintures et d’airbags aggrave encore la gravité des blessures pour les mannequins. Guillaume Wirth, responsable de la prévention chez MMA, insiste sur l’importance de montrer ces images pour sensibiliser notamment les jeunes à la fragilité de ces véhicules.

Des véhicules exposés à des risques élevés

Les voitures sans permis, limitées à 45 km/h, circulent principalement en ville. Cependant, elles peuvent aussi emprunter certaines routes départementales ou nationales, limitées à 80 ou 90 km/h. Elles ne peuvent pas circuler sur les grands boulevards, comme celui de Paris, où la vitesse est souvent limitée à 50 km/h.

Selon les statistiques, 68 % des décès liés à ces véhicules surviennent hors des zones urbaines. La vitesse, combinée à une faible protection, expose ces véhicules à des chocs violents lors d’accidents.

Une alternative plus sûre que le scooter

En France, on compte environ 282.560 voitures sans permis en circulation. MMA rappelle que, entre 2022 et 2024, huit victimes étaient des adolescents de 14 à 17 ans. Beaucoup de parents achètent ces véhicules pour leur sécurité, estimant qu’ils sont plus sûrs qu’un scooter. Pourtant, le risque d’accident grave ou mortel reste élevé.

Selon la Sécurité routière, le risque d’être tué est 17 fois plus important pour un jeune cyclomotoriste que pour un conducteur de voiture classique. Les jeunes de 14 à 17 ans représentent un tiers des victimes mortelles dans cette catégorie.

Malgré leur vitesse limitée, ces véhicules restent une option considérée comme plus sûre que le scooter pour certains jeunes. MMA insiste toutefois sur la prudence, notamment en respectant les règles de sécurité : respecter les limitations de vitesse, porter la ceinture même lors de petits trajets, et adapter sa conduite aux distances de sécurité, surtout en cas de pluie ou de visibilité réduite.

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