Controle Technique:Les voitures sans permis négligées, un danger caché en 2025

Controle Technique:Les voitures sans permis négligées, un danger caché en 2025

Les voitures sans permis souvent mal entretenues

Karine Bonnet, directrice générale du réseau Dekra Automotive, tire un bilan sur l’activité de 2025 dans le domaine du contrôle technique.

Situation du marché en 2025

En ce qui concerne le marché des poids lourds, Dekra détient une part de plus de 36 %, avec une activité stable en croissance de 1 %. La société propose des services variés, comme le convoyage et la gestion de stations de tachygraphes, en plus des centres de contrôle technique. Sur le segment des véhicules légers (VL), le réseau compte 1 560 centres, dont 200 en propre. Dans 60 % de ces centres, des contrôles sont effectués sur des véhicules de la catégorie L.

La croissance dans ce secteur s’élève à +3 %, avec une part de marché de plus de 22,5 %. La mise en place de ce contrôle spécifique pour la catégorie L a été longue, mais elle a finalement été un succès. Certaines associations s’étaient opposées à cette initiative. Jusqu’à présent, aucun incident n’a été signalé dans les centres.

Les taux de contre-visite

Pour les poids lourds, le taux de contre-visite reste stable autour de 10 %. Chez les véhicules légers, il tourne autour de 20 %. Concernant les véhicules de la catégorie L, ce taux varie selon les véhicules, entre 27 % et 29 % pour les voitures sans permis. Sur les motos, il est d’environ 10 %.

Principales causes de contre-visite pour la catégorie L

Les défaillances les plus fréquentes concernent des pneumatiques usés, des émissions polluantes dépassant les limites, des plaques d’immatriculation non conformes, manquantes ou mal fixées, ainsi que des amortisseurs endommagés ou défectueux. Ces éléments peuvent compromettre la sécurité des véhicules.

Les défauts chez les véhicules particuliers

Le taux de contre-visite pour les voitures particulières tourne également autour de 20 %. Les causes principales sont l’usure ou la détérioration des pneumatiques, des problèmes d’éclairage, ou l’opacité des fumées. La majorité des défauts liés à la pollution ou à la sécurité révèlent un manque d’entretien, notamment parce que le parc automobile français a en moyenne près de 13 ans.

La situation des motos

Le taux de contre-visite pour les motos est passé de 10 % à plus de 12 % récemment. Cependant, ce chiffre n’est pas comparable à celui des autres véhicules, car le contrôle technique des motos vérifie moins de points. Les cyclomoteurs (catégorie L1) ont un taux de contre-visite d’environ 25-26 %, tandis que les motos, scooters et trois-roues de plus de 125 cm3 (catégories L3 et L5) se situent entre 10 et 12 %.

Les voitures sans permis affichent le taux de contre-visite le plus élevé. Ces véhicules sont souvent mal entretenus, car ils appartiennent à une population disposant de ressources limitées. La vétusté de ces véhicules augmente leur risque de défaillance, ce qui constitue une source d’inquiétude. Selon un test réalisé en Allemagne, ces véhicules présentent un niveau de sécurité inférieur à celui de petites voitures, notamment en l’absence fréquente d’airbags obligatoires.

Contrôle des véhicules électriques

Les véhicules électriques sont soumis aux mêmes règles que les véhicules légers, avec une vérification spécifique des systèmes électriques lors du contrôle.

Le contrôle technique pour les véhicules de plus de 10 ans

Un projet visant à instaurer un contrôle technique annuel pour ces véhicules a été récemment abandonné par Bruxelles. La crainte d’un refus d’acceptation sociale a été évoquée. Pour les véhicules utilitaires légers (VUL), un contrôle tous les deux ans est déjà obligatoire, avec un contrôle pollution entre deux. Cependant, en cas de problème détecté sur un organe de sécurité, il ne sera pas possible de le noter dans le cadre de ce contrôle périodique.

Les évolutions à venir

À partir de janvier 2026, un renforcement du contrôle pour certains véhicules sera mis en place, notamment ceux équipés d’un système de rappel de sécurité, comme les véhicules avec un airbag Takata. Plus de 1 700 000 véhicules seraient concernés. Ceux qui n’auront pas effectué les réparations nécessaires seront mis en contre-visite avec la mention « Stop drive » sur le procès-verbal, et ils ne pourront pas repartir le même jour après minuit. Les données des propriétaires devront aussi être transmises à l’ETC pour constituer une base de données.

Les défis futurs pour le contrôle technique

Le secteur doit s’adapter à l’évolution technologique des véhicules, notamment l’électrification, l’électronique embarquée, l’aide à la conduite et la conduite autonome. Les contrôleurs devront suivre des formations pour maîtriser ces nouvelles technologies. La cybersécurité et l’intelligence artificielle deviennent également des enjeux importants. La dématérialisation des procès-verbaux s’accélère, et face au vieillissement du parc, la gestion d’un parc de plus en plus hétérogène devient un défi majeur.

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