Cette technologie arrive pour lutter contre le vol de pneus

Les manufacturiers commencent à équiper les pneus des modèles récents de certains constructeurs de puces RFID. Un “mouchard”, pour l’instant inconnu du grand public, qui dévoilera à l’avenir des fonctionnalités intéressantes.
Elle est rapide, “made in France” et souvent bleue : la récente Alpine A290, version sportive de la Renault 5 E-Tech, sort d’ores et déjà de l’usine de Dieppe avec des pneus Michelin, munis de puces RFID (radio frequency identification : identification par radiofréquence). “Il s’agit d’un système de tracking qui permet de s’assurer que l’on monte les bons pneus sur les bonnes voitures”, indique-t-on sobrement chez Renault. Même écho chez Volvo, qui équipe d’office la plupart de ses modèles neufs de puces dans les pneus. Le constructeur y voit, lui, “la garantie d’un assemblage correct des pneus avec montage en quinconce”, ce qui aurait particulièrement motivé la marque à être quelque peu en avance sur la concurrence : les premières Volvo avec des gommes “connectées” remontent à 2020 !
Une puce multifonction
Les pneumatiques dotés de puces RFID ne sont en effet pas obligatoires à ce jour. Mais ils le seront demain – soit en 2029 en théorie – avec l’application, en Europe, du “digital passport product” (DPP). Ce véritable carnet de santé de différents produits commercialisés sur le continent devra renseigner qui le souhaite sur leurs origines. Lieu de fabrication et composition seront ainsi consignés dans la puce. Mais pas uniquement…
L’impact environnemental et l’éventuel rechapage du pneu seront autant d’informations contenues dans le module électronique. Ainsi, le DPP optimisera le recyclage des enveloppes en fin de vie. “C’est la première étape pour gérer un produit à l’unité et non plus en masse”, se satisfait Aliapur, l’un des organismes qui se charge de collecter les pneus usagés auprès des professionnels de l’automobile. La fonction première de cette puce RFID passive consistera donc à faciliter la vie des recycleurs, mais l’éventail de ses applications ne s’arrête pas là. Comme on l’a vu, Renault et Volvo s’en servent déjà pour éviter toute erreur, puisque chaque puce possède un identifiant unique qui le rattache à un modèle d’auto précis.
Mais lorsque les professionnels de l’automobile s’équiperont pour la plupart d’un portique de lecture des pneus à l’entrée de l’atelier, il sera, par exemple, possible de laisser les machines à monter et à équilibrer se calibrer toutes seules. Elles sauront immédiatement à quelles roues elles ont affaire ! Gain d’efficacité et de temps garanti. Autant d’applications qui demeurent toutefois transparentes pour le propriétaire du véhicule. Lui aussi devrait pourtant trouver un intérêt personnel aux puces RFID.
Des bâtons dans les roues des voleurs
Il ne faut pas perdre de vue que la technologie a déjà une quinzaine d’années : Michelin, Continental ou encore Goodyear proposent depuis bien longtemps déjà des pneus de poids lourds armés de puces passives. Dès 2012, le manufacturier américain en faisait la promotion en mettant en avant le gain suivant : pour lutter contre le vol de roues, la puce est infaillible. Et pour cause ! A l’instar du gravage antivol des vitrages, il suffit de rattacher l’identifiant RFID unique à une immatriculation ou à un numéro d’identification véhicule (VIN), pour être en mesure de “pister” une voiture volée ou de détecter que les pneus ne montent pas la bonne auto.
Source : Auto Plus