Berlin veut limiter la circulation automobile dès 2026

Un projet de limitation de la circulation automobile à Berlin
Un collectif écologiste propose de réduire fortement l’usage des voitures dans le centre de Berlin. Si la proposition est jugée conforme à la constitution en juin dernier, elle pourrait faire l’objet d’un référendum dès 2026. Pour cela, il faudrait recueillir 180 000 signatures, soit 7 % des électeurs berlinois.
Les détails du projet
Le mouvement «Berlin sans voiture» souhaite transformer la majorité des rues en « zones à circulation réduite » après une période de transition de quatre ans. La mesure prévoit que chaque habitant ne pourrait utiliser son véhicule que douze jours par an dans le périmètre du S-Bahn-Ring, la grande ceinture ferroviaire qui délimite le centre-ville. Par exemple, un couple avec trois enfants pourrait rouler jusqu’à 60 jours par an.
Les exceptions concernent les personnes à mobilité réduite, les taxis, les services de livraison, les artisans et les véhicules d’urgence. La majorité des rues deviendraient ainsi des zones où la circulation serait limitée ou interdite. Les particuliers disposeraient de douze périodes de vingt-quatre heures pour utiliser leur voiture, avec un total de douze jours supplémentaires par personne dans le foyer.
Une décision validée par la justice
Le 25 juin dernier, le tribunal constitutionnel de Berlin a validé la conformité du projet avec la constitution. Les juges ont estimé que la mesure, inscrite dans une proposition de loi sur l’usage des routes « dans l’intérêt général », ne viole pas les droits fondamentaux. Ils ont rappelé que conduire une voiture sur la voie publique n’est pas un droit constitutionnel absolu. La réduction du trafic automobile vise des objectifs légitimes : la santé publique et la protection du climat.
Suite à cette décision, la chambre des députés berlinois doit se prononcer d’ici le 25 octobre. La tendance semble être à un rejet du projet, notamment par l’Union chrétienne-démocrate (CDU), qui critique la mesure et la qualifie de « monstre bureaucratique ». Selon Johannes Kraft, président de la commission à la mobilité, cette proposition représenterait une « expropriation de fait » portant atteinte à la propriété privée.
Un référendum possible en 2026
Si la chambre refuse le projet, le collectif « Berlin sans voiture » pourra demander une consultation publique dans un délai d’un mois. Pendant quatre mois, les citoyens berlinois seront invités à soutenir l’organisation d’un référendum. Si 7 % des électeurs, soit 180 000 personnes, signent en faveur, le référendum sera organisé en 2026.
Les initiateurs assument leur position radicale. Leur objectif est de réduire le nombre total de véhicules en circulation pour favoriser la sécurité, le climat et la santé. La droite berlinoise, quant à elle, s’oppose fermement à cette initiative.