Mario Kart au service de la conduite autonome

Mario Kart au service de la conduite autonome

Le célèbre jeu vidéo Mario Kart de Nintendo est désormais utilisé par des chercheurs pour améliorer la conduite des véhicules autonomes. Une équipe de l’Université du Maryland a décidé d’utiliser ce jeu pour entraîner des systèmes d’intelligence artificielle (IA) destinés à la conduite automatique.

Une approche ludique pour tester l’IA

Bien que cette idée puisse prêter à sourire, elle repose sur une démarche scientifique rigoureuse. Avant de laisser une IA prendre la route en conditions réelles, les chercheurs la font d’abord conduire virtuellement dans Mario Kart. L’objectif est d’évaluer sa capacité à respecter les règles, à éviter les collisions et à gérer les trajectoires sans incidents.

L’équipe, dirigée par la professeure associée en ingénierie aérospatiale Mumu Xu, a adapté le code du jeu pour permettre au programme de conduite de prendre le contrôle du kart. Au début, l’IA conduisait de manière maladroite, mais après des milliers de tours, elle a appris à anticiper les virages, à ralentir face aux obstacles et à optimiser sa vitesse sans déraper.

Une méthode basée sur l’expérience et l’erreur

Ce projet privilégie la sécurité et la précision. Contrairement à certains simulateurs de conduite orientés record de vitesse, celui-ci impose des pénalités en cas d’écarts, de collisions ou de sorties de piste. En revanche, les tours réussis sont récompensés. L’IA apprend ainsi comme un élève humain, par expérience et erreur, dans un environnement sans danger.

Les chercheurs insistent sur le fait que cette approche permet de faire progresser la conduite autonome dans un contexte contrôlé, avant de passer à la circulation réelle.

Un laboratoire d’apprentissage pour la voiture de demain

Ce programme est financé par le Naval Air Warfare Center américain. Il montre que l’usage de Mario Kart dépasse la simple curiosité scientifique. À terme, l’objectif est de perfectionner les algorithmes de conduite pour leur intégration dans des véhicules réels, notamment ceux équipés de systèmes d’aide à la conduite de niveau 2 et 3, permettant une conduite semi-autonome avec surveillance humaine.

Ce jeu de course permet de simuler des millions de kilomètres virtuels sans risque d’accident. L’IA y est confrontée à des situations variées : dépassements, virages serrés, obstacles imprévus. Sa simplicité et ses règles claires en font un environnement idéal pour l’apprentissage automatique.

Les chercheurs espèrent que cette méthode accélérera le développement d’IA plus sûres, plus réactives, et mieux adaptées à la conduite réelle. Même si Mario n’a jamais respecté la limitation de vitesse dans ses courses, il pourrait devenir un professeur de conduite très utile pour l’avenir de l’automobile.

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