Un ingénieur chez Stellantis gagne 19 000 € par mois selon Tavares
					Un « bon ingénieur chez Stellantis » toucherait 19 000 euros par mois, selon Carlos Tavares
Lors de la promotion de son autobiographie, l’ancien président de Stellantis, Carlos Tavares, a avancé une comparaison surprenante concernant les salaires. Il a déclaré que le président de la République française gagne environ 19 000 euros par mois, ce qui, selon lui, correspond au salaire d’un « bon ingénieur » dans le secteur automobile avec entre 5 et 10 ans d’expérience.
Il a ajouté que cette rémunération est similaire à celle d’un président, affirmant que « je n’imagine pas qu’un pays comme la France puisse avoir un président payé au même niveau qu’un ingénieur confirmé dans une entreprise comme Stellantis », sans préciser que cette affirmation est largement erronée.
Des chiffres contestés et éloignés de la réalité
Selon les informations officielles, la rémunération du président de la République française en 2024 est d’environ 16 039 euros bruts par mois. Ce montant se décompose en un traitement de base de 12 457 euros, une indemnité de fonction de 3 207 euros et une indemnité de résidence de 373 euros.
Concernant Stellantis, la confédération CFE-CGC a publié un communiqué pour corriger l’affirmation de Carlos Tavares. Elle indique que le salaire moyen d’un ingénieur ayant entre 5 et 10 ans d’expérience chez Stellantis serait compris entre 4 000 et 6 000 euros brut par mois, primes comprises. Ces chiffres sont basés sur des données internes fiables de l’entreprise.
Ce qui signifie que la rémunération d’un ingénieur chez Stellantis serait entre trois et cinq fois inférieure à celle du président de la République.
En complément, le site Hellowork indique qu’un ingénieur dans l’automobile débuterait avec un salaire brut mensuel de 2 800 à 3 000 euros, pouvant atteindre 4 500 euros en milieu de carrière et 6 000 euros en fin de parcours. Le site Le Figaro Emploi mentionne également une médiane de 3 646 euros brut par mois pour cette profession avec 5 à 10 ans d’expérience.
Réactions et conséquences
La déclaration de Carlos Tavares a suscité la colère des salariés. La CFE-CGC a dénoncé des propos « totalement erronés et trompeurs » qui minimisent la réalité professionnelle des ingénieurs et cadres de l’industrie automobile. Le syndicat estime que ces affirmations, en pleine crise industrielle et sociale, risquent d’alimenter la défiance envers l’entreprise et de fragiliser le lien entre employés et direction.
Ils condamnent également ce « mélange des genres » de la part de l’ancien dirigeant, qui se présente comme un stratège visionnaire tout en diffusant des chiffres erronés. La polémique met en lumière la différence entre la perception médiatique et la réalité économique des salariés du secteur automobile.
