BMW pulvérise ses profits avec +256 % au T3 2025 découvrez pourquoi
BMW a enregistré un bénéfice net de 1,7 milliard d’euros au troisième trimestre 2025, soit une hausse de 256,5 % par rapport à la même période l’année précédente. Cette performance remarquable s’explique notamment par un effet de base favorable, puisque le troisième trimestre 2024 avait été fortement impacté par un rappel massif de véhicules en raison de composants défectueux.
Depuis le début de l’année, le bénéfice net cumulé de BMW atteint 5,7 milliards d’euros, en baisse de 6,8 % par rapport à 2024. Cependant, le groupe affiche une croissance de ses livraisons mondiales de 9 %, contrastant avec la morosité qui touche le secteur automobile. En comparaison, Volkswagen stagne à +1 %, tandis que Mercedes recule de 12 %, notamment à cause de difficultés rencontrées aux États-Unis et en Chine.
Une implantation américaine stratégique
La performance de BMW sur le marché américain est un atout majeur. En effet, alors que les droits de douane sur les voitures européennes ont été relevés de 2,5 % à 27,5 % en avril, puis ajustés à 15 % en août, BMW a réussi à limiter l’impact grâce à ses usines locales. La plus grande d’entre elles, située en Caroline du Sud, produit la moitié des véhicules destinés au marché américain.
Ce positionnement industriel permet à BMW d’échapper en partie aux surtaxes, contrairement à des marques comme Porsche ou Audi, qui ne disposent pas de sites de production aux États-Unis. Résultat : les livraisons de BMW en Amérique du Nord ont augmenté de 25 % sur un an.
Cependant, cette stratégie a un coût. Walter Mertl, le directeur financier du groupe, estime que l’impact des droits de douane représentera 1,5 point de marge en 2025.
Des défis en Chine
Malgré ses succès aux États-Unis, BMW doit faire face à des difficultés en Chine. La part de marché du groupe dans ce pays diminue, passant d’un tiers des ventes l’année dernière à un quart ce trimestre. La concurrence locale gagne du terrain, ce qui fragilise la rentabilité du constructeur allemand.
Pour tenter de freiner cette érosion, BMW a mis en place des mesures de soutien financier pour renforcer la rentabilité de ses concessionnaires en Chine. La situation a conduit le groupe à revoir à la baisse ses prévisions pour 2025. La marge opérationnelle attendue pour le secteur automobile est désormais comprise entre 5 et 6 %, contre 5 à 7 % initialement. Au troisième trimestre, elle a atteint 5,2 %, contre 6,3 % en 2024 et 10 % en 2023.
Une menace sur l’approvisionnement
Une autre préoccupation concerne la crise du fabricant de semi-conducteurs Nexperia, qui pourrait menacer l’approvisionnement de l’industrie européenne. Oliver Zipse, le président du directoire de BMW, précise qu’une surveillance renforcée est en place, avec une évaluation quotidienne pour anticiper les risques et ajuster la stratégie d’approvisionnement.
