Des voitures saisies deviennent des outils de formation pour futurs mécaniciens
Des voitures saisies par la justice deviennent des outils de formation
De futurs mécaniciens et carrossiers vont désormais pouvoir s’entraîner sur des voitures issues de saisies judiciaires. Ces véhicules, souvent en mauvais état ou endommagés, seront mis à disposition de centres de formation dans le Vaucluse. Cette initiative vise à transformer un problème judiciaire en une opportunité pédagogique.
Un partenariat innovant à Carpentras
Le 6 novembre 2025, le tribunal de Carpentras a officialisé un accord inédit. Plutôt que de laisser ces voitures se détériorer dans des garages judiciaires, elles seront confiées à des établissements de formation en mécanique et carrosserie. Ces voitures, saisies pour diverses raisons comme la conduite sans permis ou des trafics, étaient jusqu’à présent stockées à grands frais. La nouvelle démarche leur donne une seconde vie, tout en aidant à désengorger les espaces de stockage.
Une première livraison pour la formation
Lors de la première remise officielle, neuf voitures et un deux-roues ont été distribués aux ateliers du GRETA du Vaucluse. Parmi elles, des modèles courants comme des Renault Clio, une Citroën C4 ou un Peugeot 3008. Certains véhicules sont en bon état, d’autres présentent des dégâts, mais tous offriront une expérience concrète aux apprentis. Ces derniers pourront pratiquer dans des conditions proches de la réalité d’un atelier professionnel.
Des véhicules pour la pratique et l’économie
Ce dispositif permet aux centres de formation de réaliser d’importantes économies. Emmanuelle Aime, directrice opérationnelle du GRETA-CFA du Vaucluse, explique que ces dons évitent l’achat de véhicules pour les travaux pratiques. Ils offrent aussi aux apprentis une immersion plus authentique dans leur futur métier.
Une solution économique et écologique
Pour la justice, cette démarche présente aussi des avantages financiers. Chaque véhicule coûte environ 3,20 euros par jour en stockage, soit près de 1 200 euros par an. Avec une cinquantaine de voitures encore entreposées, ces coûts deviennent importants, surtout pour celles stockées depuis plusieurs années. En confiant ces véhicules à des centres de formation, la justice réduit ses dépenses et évite le gaspillage.
De plus, cette initiative contribue à limiter l’impact environnemental. Plutôt que de détruire ces véhicules encore exploitables, leur réemploi favorise une économie circulaire. À terme, cette pratique pourrait inspirer d’autres tribunaux en France, face aux mêmes défis de stockage et de budget.
