Fermeture historique de la dernière usine Volkswagen en Allemagne

Fermeture historique de la dernière usine Volkswagen en Allemagne

Une fermeture historique à Dresde

Les chaînes de production de la célèbre « Manufacture de verre » de Dresde ont définitivement cessé leur activité mardi dernier. C’est une étape inédite pour Volkswagen, qui n’avait pas arrêté de produire en Allemagne depuis près de 90 ans.

La dernière ID.3 GTX rouge a quitté l’usine, portant les signatures émouvantes des employés. Ce site, symbole de l’excellence allemande, a marqué l’histoire de la marque depuis la fin des années 1990, sous l’ère de Ferdinand Piëch, petit-fils du créateur de la Coccinelle et ancien dirigeant visionnaire de Volkswagen.

Une usine qui coûte trop cher

Conçue comme un symbole de transparence et de luxe, cette usine en verre produisait notamment la Phaeton. Cependant, avec seulement 6 000 véhicules fabriqués chaque année, elle représentait une goutte d’eau par rapport aux 500 000 unités sorties chaque année de l’usine de Wolfsburg. La manufacto­rie est devenue un gouffre financier, incapable d’être sauvée même par une reconversion vers la voiture électrique.

Thomas Schäfer, le président de Volkswagen, explique que cette décision n’a pas été facile mais qu’elle était nécessaire. La baisse des ventes en Chine, la morosité du marché européen et les investissements massifs dans l’électrification ont rendu l’opération inévitable.

Les emplois menacés

Le syndicat IG Metall n’a pas caché sa déception. Stefan Ehly dénonce le fait qu’on ait promis de préserver tous les emplois, mais que cela n’a pas été respecté. Un accord signé en décembre 2024 prévoyait la suppression de 35 000 postes d’ici 2030, sans licenciements immédiats. Cependant, la situation reste incertaine pour les salariés de Dresde, dont les missions futures restent floues.

Volkswagen assure que le site deviendra un centre de livraison et d’expérience client, à l’image de « l’Autostadt » à Wolfsburg. Mais transformer des employés qualifiés en ambassadeurs de la marque semble davantage une stratégie d’habillage qu’une véritable relance industrielle.

Les promesses d’« alternatives socialement responsables », comme les mutations ou ruptures conventionnelles, semblent peu convaincantes. Même le projet d’un centre de recherche dédié à l’intelligence artificielle, aux puces et à la robotique, en partenariat avec une université locale, apparaît comme une solution temporaire et insuffisante face à la fermeture de l’usine.

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