Opposition massive à la fin des avantages fiscaux pour les biocarburants
Rejet massif de la suppression des avantages fiscaux pour les biocarburants
Les députés ont massivement rejeté, le 5 novembre 2025, la fin prévue des incitations fiscales pour le B100, un biogazole à base de colza, ainsi que la réduction progressive de l’avantage fiscal sur l’E85, un carburant à l’éthanol produit notamment à partir de betteraves françaises. Au total, la majorité a voté contre ces mesures, donnant raison aux agriculteurs et aux automobilistes.
Une mobilisation importante autour de la mesure
Ce rejet massif a été le résultat d’une forte mobilisation dans l’hémicycle. La filière agricole, comprenant producteurs de colza et de betteraves, ainsi que les industriels de la transformation, ont exprimé leur opposition. La FNSEA, principal syndicat agricole, a fait de cette question une priorité. Plus de vingt amendements ont été déposés par des élus de divers camps politiques, du centre à l’extrême droite, pour maintenir ces avantages fiscaux. Même les députés socialistes et communistes ont tenté de faire annuler cette mesure.
Finalement, c’est l’amendement du député MoDem Richard Ramos qui a été adopté. Il incarnait une volonté transpartisane de préserver ce que certains qualifient de « filières françaises », représentant 120 000 agriculteurs. Du côté du Rassemblement national, le député Eddy Casterman a également défendu les intérêts des automobilistes confrontés à une fiscalité qu’ils jugent pesante.
Un débat qui dépasse le cadre budgétaire
Le gouvernement, par la voix d’Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, avait tenté de trouver un compromis. Ce dernier proposait de maintenir l’avantage sur l’E85 tout en étalant sur deux ans la hausse du tarif pour le B100. Cependant, la majorité des députés a préféré s’opposer à cette proposition.
Seuls les écologistes ont maintenu leur opposition à ces mesures. Benoit Biteau, député EELV, a critiqué ces « agrocarburants qui n’ont rien de bio », en pointant notamment la consommation de 400 litres de pétrole par hectare de colza cultivé. La France insoumise a, quant à elle, choisi de s’abstenir, jugeant que le débat opposait écologie et réalités économiques.
