Mirafiori relance la Fiat 500 hybride un signe de l’avenir automobile
Une relance industrielle à Mirafiori, mais des enjeux plus profonds
Ce mardi, l’usine de Mirafiori à Turin a célébré le lancement de la production de la Fiat 500 hybride. Ce modèle, initialement conçu pour être entièrement électrique, a été adapté pour intégrer un moteur thermique hybride afin de répondre à une demande encore timide pour les véhicules 100 % électriques. Cette nouvelle étape permet à l’usine de retrouver du rythme, avec plus de 6 000 voitures prévues d’ici la fin de l’année et la création d’environ 400 emplois supplémentaires.
Les responsables politiques locaux étaient présents pour saluer cette relance. Parmi eux, le ministre des Entreprises, le représentant régional et le maire de Turin. La rénovation du bâtiment administratif historique, la « Palazzina Uffici », a également été symboliquement lancée. Ces initiatives montrent que Turin reste un centre industriel important pour Stellantis.
Mais, derrière cette façade de relance, la situation reste fragile. Produire une hybride sur une ligne conçue pour l’électrique est une opération complexe qui indique que la transition vers le tout électrique rencontre des obstacles. La stratégie actuelle est surtout une solution de survie pour l’usine, permettant de gagner du temps face aux défis réglementaires.
Un avertissement de John Elkann à Bruxelles
Le président de Stellantis, John Elkann, a profité de cet événement pour lancer un message clair aux autorités européennes. Son ton était grave, et ses mots lourds de sens : il évoque un « déclin irréversible » de l’industrie automobile européenne si les normes environnementales ne sont pas assouplies. La date clé est fixée au 10 décembre, lorsque la Commission européenne doit présenter ses nouvelles mesures concernant les émissions de CO2.
Elkann et d’autres acteurs du secteur demandent plus de flexibilité. Ils proposent notamment d’autoriser la vente de véhicules hybrides rechargeables, de prolonger l’utilisation de carburants alternatifs, et de revoir la méthode de calcul des objectifs pour 2030. Ces mesures visent à éviter une crise sociale majeure en permettant une transition plus progressive.
Ce discours a été soutenu par certains syndicats, comme celui de l’UILM, qui ont insisté sur la nécessité pour l’Europe d’agir rapidement pour éviter un effondrement de l’industrie. La mise en production de la Fiat 500 hybride est devenue le symbole de ce bras de fer, illustrant la tension entre la demande du marché et les exigences réglementaires.
Stellantis montre ainsi qu’elle ne peut pas se détourner des attentes des consommateurs. La décision de Bruxelles en décembre sera déterminante : si l’Europe maintient sa ligne stricte, l’industrie automobile pourrait subir un déclin profond, comme le prévient Elkann. La question reste ouverte sur l’avenir des moteurs thermiques et de la politique climatique européenne.
