EU prête à revoir l’interdiction des moteurs thermiques une révolution en vue
Une révision du plan européen d’interdiction des moteurs thermiques
L’Union européenne semble prête à revoir sa position concernant l’interdiction des moteurs thermiques. Bruxelles a ouvert la porte à une modification anticipée de la réglementation prévue pour 2035, qui concerne la vente de voitures neuves. Cette évolution est soutenue par de nombreux acteurs du secteur, aussi bien politiques qu’industriels, qui mettent en avant le principe de neutralité technologique.
Concrètement, cela signifie ne pas imposer un seul modèle, comme l’électrique, mais permettre la coexistence de plusieurs solutions décarbonées. La volonté est d’offrir plus de liberté aux consommateurs et d’éviter de privilégier une seule technologie.
Antonio Filosa : « Redonnons aux clients la liberté de choisir »
Dans une interview accordée à l’émission italienne « Cinque Minuti », Antonio Filosa, le nouveau patron de Stellantis, a exprimé ses réserves sur la réglementation européenne. Il souhaite que les règles reflètent mieux la réalité du marché et donnent aux clients la possibilité de choisir leur véhicule, comme c’est déjà le cas aux États-Unis.
Le dirigeant propose une révision en profondeur du cadre réglementaire européen, en s’appuyant sur quatre axes stratégiques :
- Liberté de choix technologique : aucune solution ne doit être exclue d’avance ;
- Renouvellement du parc automobile : parmi les 256 millions de véhicules en circulation en Europe, 150 millions ont plus de 12 ans et sont plus polluants ;
- Soutien aux petites voitures : un segment en déclin qu’il faut préserver d’urgence ;
- Objectifs réalistes pour les véhicules utilitaires, actuellement jugés inatteignables.
Une « kei car » à l’européenne ?
Chez Stellantis, l’idée d’un retour aux voitures simples, légères et abordables commence à faire son chemin. Jean-Philippe Imparato, le nouveau patron de Maserati, avait déjà évoqué cette possibilité lors du dernier Salon de Munich : créer une mini-citadine européenne, compacte, peu puissante, à un coût maîtrisé, bénéficiant d’un régime fiscal avantageux.
Ce concept s’inspire du modèle japonais des « kei cars », connu pour ses petites dimensions et son prix accessible. Il s’agit d’un marché qui pourrait redonner des racines populaires à l’automobile en Europe, souvent remplacée par des SUV de plus en plus lourds et coûteux. Antonio Filosa résume : « Si nous voulons une transition juste, elle doit aussi être accessible. »
Le rôle de la Chine dans l’industrie automobile
Alors que certains responsables pointent la montée en puissance des constructeurs chinois, Antonio Filosa nuance ses propos. Il estime que le vrai problème n’est pas la Chine, mais Bruxelles. Selon lui, ce sont les réglementations irréalistes de l’Union européenne qui fragilisent l’industrie automobile européenne.
Son message est clair : l’Europe doit cesser de se handicaper elle-même. Bien que le continent dispose encore d’atouts importants, tels que le design, l’innovation et l’ingénierie, il doit adapter ses politiques pour redevenir compétitif.
Filosa conclut en affirmant : « Si l’Europe revoit ses règles, nous avons tout pour redevenir ce que nous étions : un continent d’innovation, de design et de passion automobile. »
